Il fait nuit. Tout est calme. Pas un souffle de vent. La lune brille dans le ciel, parfois caché par quelques nuages. Les monstres et les bipèdes sont partis dormir, tous comme les chiens. Il n’y a plus que nous. Les chats. La nuit, la ville entière devient notre territoire. Nous pouvons aller ou nous le voulons, enlever les frontières. Tant que nous restons dans notre quartier. Je marche dans la rue, me dirigeant vers le parc. C’est le seul endroit ou nous pouvons prendre un peu de repos sur la vie mouvementée que nous menons. La plupart de mes congénères sont partis fouiller dans les poubelles pour chercher à manger. Je suis seule.
Je me glisse sous la palissade qui marche l’entrée du parc, regardant autour de moi. Le parc est éclairé par des « lampadaires » - quel nom étrange et si stupide ! – poster sur les trottoirs. Je m’ébroue vigoureusement. Ses moments sont rares, quand je peux souffler un peu. Je m’approche de la fontaine et bondit sur le bord, lapant l’eau délicieusement fraiche. Cette eau est largement meilleure que celle, crasseuse, boueuse, mélangées à de l’eau de pluie, que nous buvons habituellement. Je m’assois sur le rebord de la fontaine et entreprend de faire une toilette minutieuse sur mon pelage. Les coups de langues sur ma fourrure me détendent principalement et je regarde autour de moi tout en même temps.
J’aime la nuit. Avec mon pelage, je passe presque inaperçu, invisible, me fondant dans les profondeurs de la nuit. Seuls mes yeux verts très pâles peuvent me trahir. Je descends du rebord de la fontaine et m’étire consciencieusement, remuant légèrement la queue. Un petit vent frais se met à souffler et caresse la fourrure de mon pelage. Je ronronne tranquillement en regardant autour de moi. J’aperçois un arbre un peu plus loin. J’aime bien être perché en hauteur, cela me donne un air de supériorité. Je me dirige vers l’arbre et m’arrête à son pied. Du regard, je jauge sa hauteur. Sa ira, je pourrais y grimper facilement et en descendre en sautant à terre de la branche.
Je bondis en l’air et plante solidement mes griffes dans l’écorce de l’arbre. Aidé de mes griffes, je grimpe rapidement en haut, avec l’agilité et l’adresse de l’habitude. Je fais souvent ce genre de choses pour garder la forme, pour ne pas ramollir mes muscles, dont j’ai tout le temps besoin, vue le milieu ou je vie. Mais je pense qu’une autre vie ne me conviendrait pas, c’est dans ce milieu que j’ai grandit et que j’ai appris à être respecter.
Je m’assoie sur une branche, ne bougeant pas pendant un instant pour que la branche se stabilise sous mon poids plume. Je suis légère, mais, comparer à certains animaux des rues, on ne voit pas mes côtes. Je relève la tête et hume l’air frais de la nuit. Apporter par le vent, je sens une odeur d’animal. Je ne saurai pas dire chien ou chat, l’animal en question sent fort les poubelles d’un « restaurant ». Il s’approche et entre dans le parc. Je ne peux le voir à cause de la nuit, les nuages cachant à nouveau la lune, mais je le sens. Je guette l’instant ou il s’approche de l’arbre, méfiante. On ne sait jamais.
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